Antoine DELMAS

A la renaissance de l’IDESIR, nous avons lancé un grand chantier : celui de récolter les témoignages de nos anciens diplômés. Voici l’une des interviews réalisées.

AAEAAQAAAAAAAApnAAAAJDFlODEwYjg0LTI2MjktNDUyMy1iZDYwLTJiNTk2ZmVlN2JlMg

Antoine Delmas

Promotion : 2013
Cursus/Spécialité : IB

Ton parcours à l’ESIR

Quel a été ton parcours à l’ESIR ?

J’ai fait le parcours ingénierie biomédicale

Comment t’es-tu orienté vers ta spécialité ? (projet ? stage ?)

Etant issu d’une filière non technologique (J’ai fait 2 premières années de médecine puis une licence 2 de biologie) j’ai postulé à l’ESIR spécifiquement pour le parcours IB. J’aimais déjà beaucoup les TIC avant mon entrée à l’ESIR et quand un des enseignants du parcours (Laurent Albera pour ne pas le citer) est venu présenter l’école et le parcours dans un amphi de bio, j’ai immédiatement sauté sur l’occasion pour allier ces deux passions !!! :p

Ta recherche d’emploi

Comment as-tu trouvé ton premier emploi ?

Je pense qu’à l’issu de mon stage de fin d’année j’aurais pu continuer de travailler dans la start-up qui m’employait. Cependant l’idée de faire une thèse me trottait dans la tête depuis un moment… Depuis le début du secondaire en fait. C’est vrai qu’en se lançant en médecine on ne s’attend pas à en sortir au bout de seulement 2 ou 3 ans ! Mais je n’y ai vraiment réfléchi qu’à la fin de mon stage de fin d’étude. Le laboratoire de recherche sur l’IRM (IADI à Nancy) dans lequel j’avais fait mon stage de 2e année m’a proposé une thèse. Je connaissais et appréciais l’équipe et le sujet semblait intéressant, j’ai donc choisi de réaliser cette folie ! :p

As-tu rencontré des difficultés dans ta recherche d’emploi ?

Du coup pas vraiment non, même si le choix entre thèse ou pas a été un peu cornélien… En y repensant maintenant je ne regrette rien et je pense par contre que j’aurais regretté de ne pas avoir fait ce choix. Il n’empêche que s’engager dans une thèse n’est pas à prendre à la légère : on met un peu sa vie en pause pendant 3 ans. Mais c’est super intéressant ! On y apprend énormément et c’est vraiment l’occasion de tester des choses qu’on ne pourrait pas ou peu tester avec un poste d’ingénieur classique. Comme participer à des formations diverses et variées ou mettre en place et animer des enseignement. Surtout que beaucoup de thèses sont très axées ingénierie.

Mission actuelle

En quelques mots, peux-tu nous expliquer quelles sont tes fonctions/ta mission actuellement ?

Je suis doctorant au laboratoire IADI. Il s’agit d’un laboratoire de recherche fondamentale spécialisé sur la modalité d’imagerie médicale qu’est l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Nous sommes en collaboration très étroite (nous avons le même directeur) avec le CIC-IT (Centre d’Investigations Cliniques et d’Innovations Technologiques) de Nancy. Celui-ci se charge de la mise en application clinique (via l’organisation d’études clinique sur patient ou volontaire sain) des technologies de l’IRM. Nous avons donc plusieurs axes de recherche : de l’imagerie des organes en mouvement (réelle problématique pour l’IRM) à la sécurité IRM. C’est dans ce dernier que se situe ma thèse : il s’agit de la mise en place d’une mesure de l’exposition des travailleurs IRM aux champs électromagnétiques (CEM). L’IRM est une machine produisant d’intenses CEM et des organisations comme l’union européenne commencent à préconiser un suivi de l’exposition via simulation ou mesure. Je participe donc au développement des capteurs, mais étudie aussi le métrologie des CEM, les valeurs à extraire. En pratique je fais pas mal de traitement de signal (sous Matlab et Python), d’électronique (Arduino surtout, un peu d’AVR) et de programmation (C++, Qt, Python).

Si tu as travaillé dans d’autres sociétés auparavant, lesquelles et quelles ont été tes missions ? Pourquoi ce(s) changement(s) ?

Rien à part mes stages et les déplacements dans le cadre du boulot

Penses-tu que les connaissances apprises à l’ESIR t’apportent beaucoup dans ton travail actuel ?

Oula c’est une grosse question ça ! Oui bien entendu, je n’aurais pas pu faire ce que je fais avec un background bio ! Je pense qu’une des forces de l’ESIR est son coté orienté par parcours dès le début. Je pense qu’il est plus intéressant de développer de façon poussée certaines compétences (comme la programmation et traitement du signal pour l’IB) que de balayer trop large et au final trop survoler. Par exemple, au vu de ce que je fais aujourd’hui, ça m’aurait pas mal aidé d’avoir une formation avec un peu plus d’électronique. Mais mes compétences en programmation et traitement du signal me sont indispensables, et le fait d’avoir appris d’autres choses (notamment en management, économie de la santé etc.) m’aide aussi énormément. En bref on ne peut pas tout voir, mais je trouve la formation IB vraiment bien équilibrée et les compétences acquises m’aident quotidiennement. Même si je suis bien entendu obligé de me former constamment, comme c’est le cas pour tout ingénieur !

J’en profite d’ailleurs pour adresser mes félicitations et remerciement aux enseignants du parcours IB pour l’équilibre de la formation. Je donne pas mal de cours et participe à l’organisation de la formation pour une filière licence puis master IB de la fac de Nancy et je peux constater qu’atteindre cet équilibre est vraiment très compliqué…

Quelles sont tes perspectives d’évolution de carrière ?

En tant que thésard, aucune… 🙂 On estime qu’il y a environ 1 place dans la recherche publique (comme maître de conférence ou chargé de recherche) pour au moins 6 doctorants passant une thèse. En bref pour pouvoir obtenir un poste il faut la plupart du temps faire au moins 1 ou 2 post doc (CDD d’environ 1 an) à l’étranger, puis être ATER (Assistant Temporaire d’Enseignement et de Recherche, c’est à dire faire une année avec que de l’enseignement, donc énormément de préparation de cours, puis partir…) pendant quelques temps pour pouvoir postuler. C’est donc très compliqué et l’industrie m’attire pas mal. En bref je pense postuler à des postes d’ingénieur, plutôt axés R&D, à l’issue de ma thèse, mais je finis fin 2016, j’ai encore le temps de réfléchir !

Que retires tu de ton expérience à l’ESIR ?

Euh je pense y avoir déjà bien répondu dans les questions précédentes. Beaucoup de compétences, techniques comme non, et surtout un très bon équilibre de la formation !

Parcours post-ESIR/DIIC

Si tu as continué tes études après l’école d’ingénieur, pourquoi ? Quel était ton projet professionnel ?

Je ne pense pas avoir enchaîné sur une thèse dans un objectif professionnel bien précis. Comme je l’ai dit au tout début c’est une chose qui m’intéressait depuis longtemps et je m’imaginais bien qu’une fois en poste en entreprise, se lancer dans une thèse devient plus compliqué (ce que je pense toujours). J’aime bien découvrir, tester et essayer des choses nouvelles et le monde de la recherche est tellement vaste que 3 ans suffisent à peine à l’effleurer ! Malgré ce que j’ai dit sur l’évolution de carrière (avec les post-doc et ATER) ça reste un domaine passionnant, où l’innovation est constante, où la discussion, la formation, l’évolution et la transmission de savoir et de connaissances sont des éléments fondamentaux. Je ne regrette rien et pense réellement que tout cela me resservira d’une façon ou d’une autre, d’autant plus que je ne pense pas retrouver ça ailleurs ! Tout au moins différemment !

Conseils aux étudiants ESIRiens

Aurais-tu un conseil à donner aux étudiants de l’ESIR ?

… Question difficile… Analysez ce que vous aimez faire dès le début de la formation et engouffrez-vous y ! Mais ne négligez aucune formation, aucun apport ! Quand à posteriori on voit le coût d’une formation professionnelle et l’investissement que ça demande on ne peut que conseiller aux élèves de suivre le maximum d’UE pendant leur parcours !

Le mot de la fin

Un petit mot pour tes anciens camarades de promo ?

Yo ! Désolé de ne pas avoir donné trop de nouvelles, l’éloignement ce n’est pas évident… J’ai bon espoir de revenir sur l’ouest après tout ça et espère vous revoir !!!

Interview datée du 21 novembre 2015.

Qu’est devenu Antoine ?

Depuis cette interview, Antoine est ingénieur logiciels au laboratoire M2S (EA 1274) – ENS Rennes.

Laisser un commentaire